Aujourd’hui j’ai parlé vrai
En voiture j’écoute la radio. Sur France Culture on parle de la fusion ANPE/ASSEDIC et de ses ratés au quotidien. Quelqu’un dit « On sent une vraie souffrance… ». Ce week-end j’avais noté une déclaration d’un associé « Il y a une vraie réflexion à mener ». Je me surprends parfois à écrire dans les projets des choses comme « pour un vrai travail d’équipe ». Ce soir, je n’en peux plus de toutes ces vérités. Sommes-nous donc tellement coutumiers du mensonge, qu’il nous soit nécessaire d’assener des « vrais » à tout bout de champ ? Vrai, en opposition à faux. A qui voulons-nous donc faire avaler ces couleuvres ? Une vraie réflexion parce qu’on sait bien qu’on se contente de faire semblant. Une vraie souffrance comme pour convaincre ceux qui continueront de s’en moquer. Un vrai travail d’équipe car il reste le plus souvent une utopie. Mais on fait comme si on y croyait, on insiste, on proteste de sa bonne foi. Comme des gamins s’enferrant dans un énorme mensonge. Quand nous aurons franchi un nouveau seuil, devrons-nous annoncer « vrai vrai », « double vrai », « vrai réel », « vrai pas faux »… De quoi nourrir un vrai débat.