Dans mon travail je côtoie principalement des psychologues
et des cadres de santé, même si d’autres professionnels font des incursions
régulières dans cet univers. Tout se passe bien, mais je constate fréquemment
que nous ne parlons pas tout à fait (parfois, vraiment pas) le même langage et
que nous n'utilisons pas les mêmes décodeurs. Au début,
c’était intéressant puisque différent, précisément. Mais à présent je connais
parfaitement les raisonnements, je sais à quoi m’attendre, je sais aussi où ça
va coincer, et quelles seront les limites de nos constructions communes.
Beaucoup moins drôle. D’autant qu’il arrive que nos positions de principe ne
soient pas du tout les mêmes. Alors lorsque, comme ce matin, j’ai l’occasion de
travailler avec un(e) sociologue, c’est Byzance. Pas besoin de s’expliquer, pas
besoin de tourner autour du pot. Nous pouvons foncer ensemble dans des analyses
qui nous sont évidentes, creuser, étayer, aller plus loin… Nous partageons les
mêmes fondamentaux, mais n’avons pas les mêmes références, pas les mêmes
parcours, pas le même vécu professionnel, et tout cela se complète à merveille.
Chacune ouvrant une nouvelle voie pour l’autre, la réflexion s’enrichit et
s’approfondit. Un grand plaisir, et une matinée très stimulante.