C’est fou, il arrive qu’on ne perçoive plus certains objets.
Intégrés si fort à leur environnement que l’œil cesse de les en extraire.
Mi-novembre, et avec cet épouvantable temps mi pluie-mi brouillard, que faisait
donc une chaise longue près de la porte-fenêtre ? Avant de partir pour mes
rendez-vous du jour, j’ai voulu débrancher mon portable qui rechargeait là ses
batteries. J’ai vu soudain les rayures rouges et violettes. Des couleurs bien
passées à présent, si loin de la toile rutilante des premiers jours. Je me
revoyais encore traverser fièrement le « plateau » à Angoulême en portant
le ravissant meuble de jardin sous un bras. Très peu, trop peu, servi cette
année. Je l’ai empoigné et l’ai placé dans le placard de l’entrée. A bientôt,
lui ai-je dit. Avec un peu de chance, le printemps sera précoce.