Aujourd’hui j’ai viré animiste
Je travaillais d’arrache-pied (quelle drôle d’expression !) à un nouveau projet lorsque levant le nez de l’ordinateur et laissant mon regard vagabonder dans la pièce, j’ai confusément perçu un truc curieux du côté de l’ensemble plante verte/ vase de tulipes qui se trouvait un peu plus loin sur une table. Quoi, c’était quoi ? Je me suis approchée. Dans son petit pot bleu luisant, mon joli volubilis au mieux de sa forme. A côté, des fleurs rouges et jaunes épanouies, qui se penchaient vers lui tendrement, aurait-on dit. Et là, oh, là, autour de l’anse du broc en poterie, c’était bel et bien une fine vrille du liseron dessinant un bracelet. Un enlacement. Je me suis souvenue que cette plante avait fait le même coup à des crayons, l’an dernier. Détournez les yeux cinq minutes, partez ailleurs une heure, et dans le décor tout s’agite : des conversations s’entretiennent, des amitiés s’ébauchent, des idylles se nouent, des conspirations se construisent. Lorsque j’étais petite je croyais que mes ours s’amusaient ensemble la nuit. Je les soupçonnais même de mener parfois une drôle de sarabande. J’avais raison. Non seulement la végétation, mais aussi les objets, ont une âme ; c’est plutôt réconfortant.