Aujourd'hui j'ai, hélas, pris le bus
En fin d'après-midi j'ai mesuré la chance qui est la mienne de n'avoir (presque) jamais besoin du bus (le tram suffisant généralement à mon bonheur). Je devais prendre le 85 (un nombre au hasard). J'ai d'abord attendu. L'horaire affiché sur l'abri promettait un bus toutes les dix minutes. Dans la vraie vie, j'ai vu arriver la chose vingt-cinq minutes après que j'aie (fraîche et naïve) consulté la fiche. Comme de juste, je suis montée, et, déformée par mon séjour québécois, j'ai adressé à la chauffeure un souriant bonjour. Auquel elle a répondu par un air mauvais et suspicieux. Après avoir, chance ! trouvé une place assise, j'ai pris conscience de la chaleur qui régnait. Malgré le bruit étourdissant d'une clim, il faisait 29° au bas mot. Ensuite, les odeurs m'ont assaillie. Force est de constater que les êtres humains, à la première chaleur, et surtout en fin de journée, p... sentent mauvais. Toutes ces sueurs mêlées, c'était, disons-le, suffoquant. Un jeune homme est venu s'installer à côté de moi et il sentait si fort le tabac que j'ai été surprise de ne pas en apercevoir quelques brins sortant de ses narines. La chauffeure conduisait manifestement pour se venger de quelque chose ou de quelqu'un. Elle pilait, repartait en trombe, repilait... Tout ça dans des vagues tressautantes , un fla fla cotonneux qui me rappelait furieusement la spongieuse DS de mon enfance. Je suis descendue bien avant ma destination, craignant qu'un incident fâcheux lié au mal au coeur qui me submergeait ne gâche la soirée des voyageurs.