Aujourd’hui, j’ai eu du mal à me définir
Dans le tram où -plus fort que la Samaritaine- il se passe toujours quelque chose, une personne ce soir a un malaise. « Suite au malaise d’un passager, nous attendons les pompiers » nous annonce le conducteur. Comme nous nous trouvons à l’arrêt Stalingrad qui, comme la France entière ne le sait peut-être pas, est ici situé à côté de la caserne des pompiers, ce n’est pas long. De l'autre côté de l'allée, quatre femmes, vraisemblablement collègues de travail, papotent avec entrain. Je classerais volontiers l’un d’elles dans la catégorie « Crédit Agricole » inventée il y a fort longtemps, lorsque la publicité de cette banque s’inscrivait sur tous les murs « Le bon sens près de chez vous ». Ses remarques péremptoires emplissent la rame de certitudes agaçantes. Lorsque passe une chaise roulante improvisée transportant une femme blême, elle fait remarquer sur le ton de l’évidence : « Et voilà, y’a plus qu’à appeler son mari pour qu’il vienne la chercher ! ». Ah. Femme, donc mari. Ben oui, logique. Et alors, si on n’a pas de mari ? Je n’ai pas de mari. Plus le moindre chien, pas même un poisson rouge. Donc je ne suis pas une femme ?