Aujourd’hui j’ai bossé à perdre haleine

En plein dans la réalité de mon poste, réveillée par des soucis professionnels ( ?) à 4h30 du matin, devant l’ordinateur à 8h, et je vais reprendre tout à l’heure. Vers 13h M et R sont passés déjeuner avec moi, ils étaient en formation dans les environs, et je n’ai pas profité de leur courte présence, préoccupée par les projets à finir, le coup de fil à passer impérativement à une heure précise… Au téléphone El me dit qu’elle a une vie stupide et qu’aux aurores elle se demandait ce qu’elle pourrait répondre à tel client… j’ai rigolé : plus fort que toi ! je lui ai raconté. Cela ne me console pas, me réplique-t-elle. Quand j’avais 20 ans je lisais un essai dont le titre résonne encore à mes oreilles : Perdre sa vie pour la gagner. Bien sûr, je relativise : j’ai un boulot ce qui n’est pas si évident, j’y prends parfois du plaisir ce qui est formidable, mes conditions de travail sont décentes, je rencontre souvent des gens intéressants ce qui est inespéré, je ne respire pas d’amiante à longueur de temps etc… Mais depuis que j’ai rejoint cette entreprise il y a toujours quelques mois dans l’année où je suis emportée dans un tel tourbillon que mes journées mes semaines ne sont plus occupées d’autre chose que de travail. Je ne peux pas ne pas voir le ridicule de la chose. Le temps passe, qu’est-ce que j’en fais ?

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[ilnoir]

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