Aujourd’hui j’ai écouté le vent
Tempête sur le Sud-Ouest. Renonçant à sortir dans un Bordeaux déserté, je me tourne vers la lecture des quotidiens accumulés tout au long de la semaine. Je tente un cd pour concurrencer les déplacements furieux du vent qui s’est emparé de la ville, des jardins, du ciel. L’oud délicat d’Anouar Brahem se dilate doucement dans la pièce. Traversé parfois des mystérieux éclats d’un accordéon quasi argentin ; puis tissé de piano. Assise devant la table ronde, je visite la planète. Les journaux étalent les preuves chaque jour renouvelées du désir des humains d’asservir et humilier tous ceux qu’ils parviennent à penser comme « les autres ». Pourtant, la merveilleuse musique que j'écoute dit l’ouverture et le partage. Par la fenêtre, les nuages se déplacent à toute vitesse.