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Aujourd'hui
7 mai 2009

Aujourd'hui j'ai vu se dessiner une ombre

ombre_avec_lumi_reNous sommes en train d’échanger quelques mots dans la boutique vide lorsqu’une dame petite et ronde, les cheveux tirés dans un chignon serré, surgit derrière moi et s’adresse à mon interlocutrice d’une voix tonitruante : ah, je n’étais pas venue depuis longtemps pas vrai ? Sourire mi-figue mi-raisin sur le visage de la pharmacienne. J’espère que vous allez me faire une avance, je peux pas vous payer mais j’ai 39°5 de fièvre, explique la cliente en se collant contre mon dos. Un jeune préparateur arrive et prend un air un peu crispé lorsque la main, qu’on suppose brûlante, se pose sur son bras : vous sentez comme je suis malade ? On ne va pas vous laisser comme ça, commente-t-il doucement. Je peux aller aux toilettes ? demande la femme qui s’avance déjà vers l’arrière boutique – j’ai l’habitude pas vrai ? La pharmacienne soupire imperceptiblement : oui, vous avez l’habitude. Des petits pas pressés accompagnent la question lancée d’un ton enjoué : c’est où, déjà, ici ? Vous allez devoir attendre un peu, remarque le jeune homme sans agressivité, c’est occupé pour le moment. Le rire de la dame sonne faux, comme si soudain elle n’avait plus la force de jouer son rôle. Oui, elle va attendre.

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Commentaires
A
Et après ?<br /> J'aime bien ce style d'instantané qui laisse la porte ouverte à l'imaginaire de chacun...<br /> allez hop ! dans mes favoris !<br /> <br /> à très bientôt :o))
P
Merci pour votre mot sur mon blog "papa gay". Par curiosité, j'ai parcouru le vôtre et il me laisse un regard admiratif. Non seulement à travers les photos, à travers votre regard sensible sur les choses, mais aussi à travers ces textes. J'ai admiré votre constance dans votre journal. Et comme vous le disiez très justement sur mon blog, l'ouverture sur sa propre intimité n'est pas un voyage en solitaire. Au contraire, comme dans le conte, vous laissez des petits cailloux derrière vous, destinés à ceux qui voudraient vous suivre. C'est un merveilleux journal que vous tenez là. Toutes mes félicitations encore pour cette remarquable constance et cette aptitude à trouver de l'universel dans des détails parfois sans importance. Bravo et merci.
P
Que dire ? Quel drôle d'instantané...
Aujourd'hui
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